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Published on: 23/03/2021

Marc Kaboré est responsable du programme construction, résilience et action humanitaire, à l’ONG Oxfam. Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, il évoque les relations entre Oxfam et la mairie de Banfora. Après avoir fait l’historique de la rencontre entre les deux structures, il met en exergue le partenariat important mis en place entre elles pour le mieux-être des populations.

Comment se sont noués les premiers contacts avec la mairie de Banfora ?

Les premiers contacts avec la mairie de Banfora remontent à très longtemps. Il y avait d’abord Oxfam Québec qui intervenait là-bas jusqu’au moment où les Oxfam devaient fusionner pour donner « ONE Oxfam ». Mais à partir de 2015 également, il y a eu un projet WASH, qu’on avait mis en place dans le cadre du projet Ebola. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, les taxes que nous avions payées au profit de l’Etat nous ont été remboursées.

Faisant suite à ce contact, nous avons été invités, en début d’année 2020, par la mairie, à participer à la revue annuelle. Sur place, nous avons apprécié le plan qui avait été élaboré, et nous avons pensé que c’était bon que nous puissions réinvestir l’argent des taxes qui nous a été remboursé, au niveau de la commune. C’était environ 36 millions de francs CFA. Donc, lors de cette rencontre, nous avions déjà informé la mairie de notre intention de contribuer un temps soit peu à ses efforts.

Mais à l’issue de cette revue, nous avons essayé de chercher d’autres sources de financement au profit de cette commune, au regard du travail qu’elle était en train de faire. C’est, durant cette recherche que nous avons eu la chance qu’un privé s’est porté volontaire également pour ajouter de l’argent, de sorte que nous puissions faire un investissement conséquent au profit de la population de Banfora, dans le secteur de l’eau et de l’assainissement.

Comment s’est établie la confiance entre votre structure et la mairie ?

La confiance s’est installée entre Oxfam et la mairie de Banfora, d’abord à travers le plan stratégique WASH qu’ils ont établi. Ce plan montre la vision que la mairie a en matière d’eau et d’assainissement, et nous ne pouvions qu’y contribuer. Ensuite, notre histoire avec Banfora est assez longue, et de ce fait, tout ce que nous avions eu à faire ensemble prouve que c’est une relation digne d’intérêt. C’est donc bon que nous puissions continuer à travailler avec cette commune.

Y-a-t-il eu un facilitateur entre vous ?

En termes de facilitateur, je dirai non et oui. Non, parce que personne n’a construit la relation entre Oxfam et la mairie. Je dirai oui, parce que c’est la Direction de l’eau de la mairie qui est venue vers nous, pour nous inviter à leur revue annuelle en 2020. Je crois que c’est ce qui a été le point de départ de cette collaboration qui venait ainsi de naitre. N’eut été notre présence à cette revue, nous n’aurions pas compris l’importance du travail que la mairie abattait et nous n’aurions donc pas accepter de financer, et même au-delà de ça, de confier de l’argent à la mairie pour qu’elle puisse mettre en œuvre cette action. Donc je pense que c’est la mairie elle-même qui a été sa propre facilitatrice.

Combien de temps a duré le processus pour en arriver à la concrétisation du partenariat ?

Je peux dire que c’est en l’espace de 7 à 8 mois. Après notre participation à la rencontre, nous avons continué les échanges et avons recherché les fonds pour rehausser la cagnotte, qui passe maintenant de 36 millions à 81 millions de francs CFA (146 000 USD). En décembre 2020, nous avons finalisé notre projet et en janvier de cette année 2021 nous avons signé le protocole.

Quelle est la nature du partenariat ?

Pour nous, ce partenariat s’inscrit dans le cadre de la dynamique globale de Oxfam, qui travaille beaucoup plus avec les partenaires locaux parce qu’on se dit que c’est à travers ces partenaires locaux que nous pouvons atteindre les cibles. C’est ainsi que tout ce que nous faisons pourra être approprié dans une logique de durabilité. Pour nous, la mairie doit être en mesure de le faire. Donc nous les accompagnons et nous les conseillons pour que tout se passe comme cela se doit.

Comment comptez-vous conduire ce partenariat et lui assurer le succès ?

Pour assurer le succès de ce partenariat, nous allons d’abord échanger avec la mairie, afin qu’elle puisse comprendre la dynamique dans laquelle nous souhaiterons que cela puisse être mis en œuvre. Ensuite, nous allons mettre à la disposition de la mairie, un appui technique à travers notre WASH manager qui va, de temps à autre, interagir avec la directrice de l’eau pour qu’ensemble, nous voyions comment, de façon technique, mettre en œuvre ce plan. Nous avons également pensé que c’est bon que nous puissions renforcer leurs capacités organisationnelles et matérielles de la mairie. Nous leur permettrons, ainsi, d’avoir suffisamment d’équipements nécessaires pour le bon fonctionnement de la mairie. Parce que, in fine, il faut que la mairie puisse être autonome et pouvoir mettre encore d’autres projets en œuvre.

Quel est le plan de suivi prévu pour ce partenariat ?

En terme de plan de suivi, nous comptons, ensemble avec la direction de l’eau de la commune, faire des monitorings réguliers, faire des revues en fin d’années, pour voir comment ça se déroule, de sorte à ce que nous puissions revoir, s’il y a lieu, là où ça n’a pas marché et pouvoir avancer.

En guise de mot de fin, je voudrais dire merci à IRC qui a su accompagner la mairie à construire une vision autour de l’eau potable et l’assainissement. Quand on regarde ce qui a été fait, on sent qu’il y avait des techniciens de qualité qui étaient derrière.  C’est l’opportunité pour nous de dire encore merci à IRC pour cet accompagnement, qui nous permettra d’atteindre les objectifs 2030 en matière d’eau potable et d’assainissement.

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